Des p’tits trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous

Jusqu’ici, il faut bien avouer qu’on a été chanceux ! Hormis la crevaison de Fred le 2e jour RAS depuis 2500km.

Jusqu’à ce jeudi 17 septembre. Black Thursday…Tout commençait pourtant si bien, avec notre première étape de plat depuis 3 semaines ! Quel plaisir de pouvoir dépasser les 30km/h sans avoir mal aux jambes !
Quand tout à coup, j’entends un « et meeerde » de Fred. Son pneu avant était à plat. Bon, une petite rustine et c’est reparti ! Bizarrement ça ne pouvait pas être aussi simple.

En farfouillant dans notre sachet de matos de vélo, on se rend compte que notre colle à rustine n’a pas supporté le voyage… Note à nous-même : éviter de laisser le tube de colle dans le fond de la sacoche écrasé par le poids des autres bagages. Qu’à cela ne tienne on avait une chambre à air de rechange, on opte donc pour cette solution. 1er constat: la chambre à air n’est pas à la bonne taille mais bon, ça fera bien l’affaire sur les 20 prochains km. Fred se met à l’oeuvre, 2 temps, 3 mouvements et ça y est nous sommes prêts à repartir !

Quelques centaines de mètres plus loin, j’entends un « et meeerde » de Fred. Son pneu arrière venait aussi de crever ! Et là c’est le drame… Plus de colle, plus de chambre à air de rechange… nous étions au milieu des champs.. les 18 derniers km avant la ville de Larissa risquaient d’être pimentés ! 😂
Là, nous optons pour la solution suivante : je me rends seule à Larissa, je réceptionne les clés de l’appart, j’achète une nouvelle chambre à air et je repars, pendant que Fred avance au village le plus proche. Cette solution ne m’emballait pas trop mais il n’y avait pas le choix…

Je pars donc vers Larissa, comme investie d’une mission, avec un sentiment de déjà vu – si tu as déjà entendu notre histoire de douane en Bulgarie tu sais de quoi je parle. 18km n’étaient pas la mer à boire mais ils ne resteront pas dans mes meilleurs souvenirs. Deux villages plus loin me voilà face à 3 chiens qui montrent les crocs et qui n’aboient pas pour me souhaiter la bienvenue. Coup de stress. Ils me suivent et 2 d’entre eux se retrouvent à une dizaine de centimètres de mes mollets. Je leur cris de me laisser tranquille. Au bout de quelques secondes qui m’ont paru interminables ils lâchent l’affaire et moi j’ai les nerfs qui lâchent… Allez, je me ressaisis car il reste des km et le vent de face à affronter !

Pendant ce temps le pneu avant de Fred crève une 2e fois. Il découvre que ses pneus sont pleins de petites épines… et là il espère que ce n’est pas la même chose pour moi, que je ne vais pas crever en chemin car sinon c’est la catastrophe assurée ! Surtout que c’est lui qui a ma chambre à air de rechange (et le savoir faire ^^).

À 10km de la ville, je dois prendre la nationale à côté des camions… 2e coup de stress. Je redouble d’effort pour que ce soit le moins long possible. J’arrive enfin à l’appartement. L’hôte ne parle pas anglais alors je lui écris sur Google Trad : « Savez vous s’il y a un magasin de vélo pas loin ? mon copain a crevé sur la route. » La 2e phrase pouvait porter à confusion ^^ . Il semble désolé pour moi car il me dit que tous les magasins sont fermés et ne réouvriront que le lendemain. Je vérifie rapidement sur Google et en effet, les bike shop que j’ai pu voir étaient tous déjà fermés depuis 15h jusqu’au lendemain… Scheisse comme on dit chez nous !

J’écris alors sur Google Trad : « Il est à 18km… Peut être qu’on peut appeler un taxi ? ». Entre temps un couple de voisin arrive. La femme parle un peu anglais. Je refais le topo. Ils discutent en grec puis me disent qu’un taxi risque de me coûter cher. Ok mais bon je ne vais pas laisser Fred dans la nature sans eau et sans le sous (c’est moi qui avaient nos 2 porte-monnaies…pratique…). Ils continuent de discuter en grec et me disent d’attendre. Je devais avoir l’air dépitée car les voisins me proposent de récupérer Fred et son vélo avec leur voiture moyennant 10e pour l’essence. Le soulagement ! Au fond de moi j’espèrais qu’ils me proposent leur aide ! On embarque donc dans leur voiture et on retrouve rapidement Fred. Vélo et sacoche dans le coffre, on peut enfin souffler.

Le lendemain Fred va au bike shop dès l’ouverture changer ses chambres à air. On commence à charger nos vélos, contents de repartir, quand je vois mon pneu arrière à plat… Les épines avaient également eu raison de mes pneus schwalbe marathon réputés increvables. Quelle poisse. Le temps de coller la rustine, d’enlever les épines et voilà que le ciel s’est bien couvert. Quelques gouttes tombent et un orage approche. Vigilance jaune pluie et vent. Il est même prévu qu’un ouragan frappe l’ouest de la Grèce. Nous sommes à l’Est mais il nous semble plus prudent de rester une journée de plus à Larissa le temps que ça se calme…

Et vu comme il a plu toute la journée du vendredi, ça nous a sans doute évité une belle 2e journée de galère ! 😉

Les coupables !

Laura

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