Faisant face à la vieille ville de Vilnius, de l’autre côté de la rivière, il existe un quartier bohème, artistique, libre, indépendant, du nom d’Uzupis, qui signifie « au delà de la rivière ». Uzupis a sa propre monnaie, son propre hymne et gouvernement et a érigé les principes suivants dans sa constitution :
- L’Homme a le droit de faire des erreurs
- L’Homme a le droit d’être unique
- L’Homme a le droit d’aimer
- L’Homme a le droit d’être heureux
- L’Homme a le droit de pleurer
Je me suis dit: « Waouw, la République idéale! » 😍 #bisounours. Il me tardait d’y aller. Fred, avec un sourire en coin, m’a fait remarquer que le quartier s’était autoproclamé indépendant un 1er avril 1997… Utopie ou réalité ?
Aujourd’hui, Uzupis est un quartier très en vogue et l’un des plus chers mais ça n’a pas toujours été le cas. Auparavant quartier des moulins, des travailleurs pauvres et quartier rouge, c’était un lieu délabré et très mal famé durant les années soviétiques; une rue était même surnommée la rue de la mort. Cette mauvaise réputation l’a suivi jusqu’au début des années 2000.
Lors de l’indépendance du pays en 91, les artistes se sont installés dans le quartier car les loyers n’étaient pas chers. Une installation même illégale pour les étudiants en art qui ont squatté certains immeubles et installé leurs ateliers dans les greniers et caves.
Le 1er avril 1997, deux artistes, Romas Lileikis et Thomas Tchepaitis, ont créé la République d’Uzupis, autoproclamé son indépendance et se sont autonommés président à vie et ministre des affaires étrangères, rien que ça.
Ils rédigeront la constitution avec leurs amis en à peine 3h, dans un bar; bar qui est d’ailleurs le siège du parlement. On comprend donc mieux certains articles fantaisistes de la constitution : « l’Homme a le droit de paresser ou de ne rien faire du tout » ou « l’Homme a le droit de ne rien comprendre du tout ».
Vous l’avez compris, peut-être même avant moi, il s’agit bien d’une république officieuse… Néanmoins, l’état d’esprit libre et indépendant persiste, le drapeau d’Uzupis, un trou dans une main car selon les créateurs l’homme ne possède rien, est arboré fièrement dans les rues et tous les 1er avril la fête de l’indépendance est célébrée.
Bien sûr on y admire les œuvres d’art des artistes, on prend le temps de photographier les points d’interêt, on y boit un café… un esprit un peu comme à Montmartre d’ailleurs, d’où le jumelage des 2 quartiers. J’ai appris qu’il existait aussi une république de Montmartre.. plus d’infos ici
En quittant le quartier, dont l’atmosphère conviviale doit être plus appréciable un 1er avril ou durant les beaux jours, une remarque nous vient : plutôt malin le coup de la blague entre 2 potes qui devient un bel argument marketing.
Je préfère balayer cette pensée et conserver la poésie du lieu et sa revendication libertaire…